AFRIQUE DE L’OUEST : des navires-usines accusés de pillage des ressources halieutiques

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AFRIQUE DE L’OUEST : des navires-usines accusés de pillage des ressources halieutiques©think4photop/Shutterstock

Le rapport « Mal de mer », qui vient d’être publié par Greenpeace Afrique, dénonce la pollution et le pillage des ressources halieutiques en Afrique de l’Ouest par des bateaux-usines chinois, turcs et coréens. L’ONG écologiste a lancé une pétition contre cette surpêche destructive qui s’est accentuée en l’absence des pêcheurs locaux, confinés en raison de la pandémie de la Covid-19.

La période allant de mars à fin juillet 2020 a été une aubaine pour la surpêche et la pêche illicite dans les eaux territoriales d’Afrique de l’Ouest. Les navires de pêches chinois, turcs, mais aussi coréens ont profité de cette période durant laquelle les mesures de confinement dues à la pandémie de Covid-19 ont été mises en place dans les pays de la région, pour piller les ressources halieutiques dont dépendent des millions de personnes au Sénégal, en Mauritanie et en Gambie.

Le rapport intitulé « Mal de mer : pendant que l’Afrique de l’Ouest est confinée par la Covid-19, ses eaux restent ouvertes au pillage » publié le 9 octobre 2020 par Greenpeace Afrique indique qu’au moins huit navires de pêche chinois ont participé à des activités douteuses entre mars et juillet 2020 au large des côtes sénégalaises. Tous portent le nom de Fu Yuan Yu, mais avec des numéros différents. Ils pêchent de nuit dans la zone économique exclusive (ZEE) sénégalaise, sans que l’on sache s’ils ont des licences ni si elles ont été obtenues dans le respect des règles et des procédures en vigueur. La flotte de pêche chinoise profite ainsi des lacunes de la réglementation et du manque de transparence dans l’attribution des licences de pêche. Elle utilise toutes les ruses possibles pour éviter d’être détectée dans les eaux territoriales, en affichant par exemple le même nom sur plusieurs navires ou en éteignant le système d’identification par satellite qui permet de suivre les mouvements des navires.

Préjudices sur la biodiversité et la sécurité alimentaire des communautés de pêcheurs

Les pêcheurs ouest-africains survivent grâce à la vente de leurs captures et pour cela il faudrait que les poissons soient disponibles et accessibles. Mais ceci n’est plus le cas selon Greenpeace. « L’économie mondiale est en récession et la région ouest-africaine n’est pas épargnée. Or, au même moment, l’industrie de la farine et de l’huile de poisson se développe en utilisant les stocks de poissons locaux pour produire de la nourriture pour les animaux de compagnie, les porcs et les poissons de l’industrie de l’aquaculture en Europe et en Asie au détriment des populations vulnérables d’Afrique de l’Ouest » affirme Aliou Ba, conseiller politique pour la Campagne océan chez Greenpeace Afrique.

L’ONG conclue son rapport en demandant la fermeture immédiate des usines de farine de poisson en Afrique de l’Ouest, la publication de la liste des bateaux pêchant au Sénégal et la reconnaissance de la profession femmes transformatrices de poissons. L’ONG appelle également les gouvernements d’Afrique de l’Ouest à travailler ensemble pour mieux gérer et sécuriser les stocks de poissons, indispensables à la nutrition des populations de la région.

Boris Ngounou

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