AFRIQUE DE L’EST : lancement d’un programme d’assainissement autour du lac Victoria

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AFRIQUE DE L’EST : lancement d’un programme d’assainissement autour du lac Victoria© Weerayuth Kanchanacharoen/Shutterstock

La Commission du bassin du lac Victoria (LVBC) a lancé, depuis Kisumu, au Keny, le Programme de gestion intégrée des ressources en eau (IWRM). Il s’agit d’une initiative régionale d’assainissement qui doit permettre la réduction de la pollution du lac Victoria par les effluents.

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C’est parti ! Le Programme de gestion intégrée des ressources en eau (IWRM) est désormais sur les rails. La cérémonie de lancement de ce programme d’assainissement, pour protéger la ressource, s’est déroulée dans la ville de Kisumu à l’ouest du Kenya, sous l’égide de la Commission du bassin du lac Victoria (LVBC), qui le mettra en œuvre, et en présence des représentants des partenaires du programme.

Il touchera les pays situés dans le bassin du lac Victoria : le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et le Rwanda. « Nous assistons à une grave dégradation de la biodiversité, à une augmentation de la pollution, à de sérieux dépôts de phosphore et d’azote, à la dissémination de mauvaises herbes envahissantes, à la prolifération d’algues, à la destruction de zones humides et à des risques de changement climatique… entre autres difficultés », énumère Said Matano, le secrétaire exécutif de la LVBC.

Plusieurs projets dans l’IWRM

La mise en œuvre du Programme de gestion intégrée des ressources en eau (IWRM) nécessitera un investissement de plus de 274,5 millions d’euros. Ces fonds serviront à la mise en œuvre de plusieurs projets, permettront de diminuer la pollution du lac Victoria par les eaux usées provenant des industries et les ménages des grandes villes qui bordent cette vaste étendue d’eau douce.

AFRIQUE DE L’EST : lancement d’un programme d’assainissement autour du lac Victoria

Déversement des eaux usées dans le lac Victoria© Weerayuth Kanchanacharoen/Shutterstock

Dans le cadre de l’IWRM, la LVBC compte restaurer le marécage dégradé de Nakivubo, situé au sud-est de Kampala, la capitale ougandaise. Cette zone humide couvre une superficie estimée à 5,29 km2, avec sa zone de captage totale estimée à plus de 40 km2. La zone humide est alimentée par la rivière Nakivubo et ses affluents. Le canal Nakivubo est un important canal de drainage ouvert qui traverse le centre de la ville de Kampala, d’une longueur de près de 9 km, avec une zone de captage d’environ 50 km2. Le canal traverse les bidonvilles très peuplés du Makerere Kivulu, trois marchés du centre-ville et la zone industrielle de Kampala. Par temps sec, le débit journalier du canal de Nakivubo est estimé entre 50 000 et 60 000 m3 par jour. Une partie de ces effluents se déverse directement dans la zone humide. Ces eaux usées subiront prochainement un traitement tertiaire grâce à une station d’épuration en construction.

Amélioration de la collecte des eaux usées à Kisumu au Kenya

Au Kenya, le Programme de gestion intégrée des ressources en eau (IWRM) touchera la ville de Kisumu dans le comté éponyme. Il permettra concrètement la construction d’égouts de copropriété dans les quartiers informels de cette ville située au bord du lac Victoria. Les égouts de copropriété sont des égouts peu profonds ou simplifiés construits à l’aide de tuyaux de plus petit diamètre posés à une profondeur moindre et à une pente plus plate que les égouts conventionnels. Selon la LVBC, les égouts en copropriété permettent « une conception plus souple associée à des coûts plus faibles et à un nombre plus élevé de ménages raccordés ».

Ces types de systèmes de collecte des eaux usées devraient remplacer les égouts à ciel ouvert de Manyatta, qui se déversent dans le canal d’Auji, un système de drainage des eaux pluviales qui s’écoule directement vers le lac Victoria. Les eaux usées collectées par les égouts de copropriété seront acheminées vers des stations d’épuration où elles subiront un traitement avant le rejet dans la nature.

De nouvelles stations d’épuration à Mwanza en Tanzanie

Mwanda est l’une des villes dont les effluents contribuent significativement à la pollution du lac Victoria. Le sol rocheux (pour une très grande partie) limite l’extension du système d’assainissement. La LVBC compte étendre le réseau d’égouts qui sera connecté à trois stations d’épurations. Et tout d’abord à celle d’Ilemela située dans le nord de la ville de Mwanza, c’est-à-dire près du lac Victoria.

Une nouvelle station de traitement des eaux usées sera également construite à Igoma, à l’est, et une autre à Mkuyuni, au sud de la ville de Mwanza. Au moins 7 400 foyers de Mwanza seront connectés aux égouts qui desserviront les nouvelles stations d’épuration de Mwanza.

L’amélioration de la gestion des boues de vidange au Rwanda

Le Programme de gestion intégrée des ressources en eau (IWRM) s’attaquera également à la délicate question de la gestion des boues de vidange collectées dans la ville de Kigali. La matière fécale y est déversée par des camions de vidange au niveau de la décharge de Nduba, entraînant la pollution de l’air, du sol et de l’eau. Le programme permettra la mise en place d’un système de traitement écologique des boues de vidange.

AFRIQUE DE L’EST : lancement d’un programme d’assainissement autour du lac Victoria

Retour de la pêche sur la rive tanzanienne du lac Victoria© Dietmar Temps/Shutterstock

Cette matière sera transformée en biogaz et en compost pour la fertilisation du sol… L’IWRM est une initiative importante pour la réduction de la pollution du lac Victoria et des petits cours d’eau qui l’alimentent. L’initiative pourrait aussi permettre de réduire la prolifération de la jacinthe d’eau, la principale plante envahissante qui colonise ce grand d’Afrique de l’est. Cette étendue d’eau fait vivre plus de 45 millions de personnes dans son bassin. Les projets de l’IWRM devraient s’achever en 2023. L’IWRM reçoit le soutien de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement, ainsi que celui de l’Union européenne.

Jean Marie Takouleu

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